Accueillie avec l’enthousiasme et les lauriers réservés aux pionniers, la première promotion du Campus connecté de Nevers Agglomération a vécu une rentrée peu ordinaire à l’Inkub, lundi 23 septembre. Les 17 étudiants entament ou poursuivent une formation à distance, depuis leur domicile et lors de sessions collectives. L’expérimentation menée sur 13 territoires seulement sera suivie de près par l’Etat avant d’être étendue à d’autres villes médianes éloignées des grands centres universitaires.
Pascale Niquet-Petipas, directrice académique des services de l’Education nationale, et Denis Thuriot, président de Nevers Agglomération.
En facilitant l’accès aux études supérieures, le Campus connecté remet un peu d’huile dans les rouages de l’ascenseur social. Vivre loin d’une métropole universitaire, être confronté à des obstacles divers (mobilité, budget, obligations familiales) n’est plus une fatalité. A Nevers, où 37 formations post-bac sont déjà disponibles, la palette des possibles s’est enrichie d’une nouvelle offre, avec cette expérimentation lancée au printemps par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et saisie au vol par Nevers Agglomération.
Lundi 23 septembre, les locaux flambant neufs aménagés dans l’Inkub étaient tout juste assez grands pour accueillir la cohorte d’élus, de représentants de l’Etat et de l’Education nationale, autour des 17 étudiants à peine intimidés par cette rentrée en forme d’inauguration. Tour à tour, Denis Thuriot, président de Nevers Agglomération, Perrine Goulet, députée, Pascale Niquet-Petipas, directrice académique, et Sylvie Houspic, préfète, ont pris la parole pour souligner l’originalité de cette expérimentation, qui associe enseignement à distance et travail encadré dans un « vrai » campus.
L’espoir qu’elle suscite pour les jeunes Nivernais est un baume sur la plaie d’une inégalité des chances avérée par les statistiques de l’INSEE : en 2018, seuls 38,7 % des 18-24 ans du département étaient scolarisés, très loin derrière les moyennes régionale (46,8 %) et nationale (52,4 %). Un paradoxe cruel pour des jeunes dont le taux de réussite au bac est au diapason des résultats nationaux, et qu’explique en grande partie une autre statistique, celle du taux de pauvreté particulièrement élevé dans le département.
Souvent synonyme de fracture, le numérique est utilisé par le Campus connecté pour ressouder une poignée de destins individuels à un collectif universitaire riche de promesses et d’ambitions. Exaucer ses rêves, ne pas les censurer, tel est le programme stimulant d’une première promotion engagée dans des cursus multiples : licences de psychologie, EFEC (Education, formation, enseignement, culture), AES (Administration économique et sociale), informatique, anglais, économie ; BTS Electrotechnique et GPN (Gestion et protection de la nature) ; bachelor (niveau bac + 3) d’école de commerce.