Informatique et gestion

L’absence d’un IUT était une ombre agaçante sur le tableau universitaire de Nevers. Elle a été enfin gommée, à la rentrée 2021, par l’ouverture du BUT Informatique et Gestion sur le site de l’Institut supérieur de l’automobile et des transports (ISAT). Dans une stimulante atmosphère de défricheurs, les 28 étudiants et les huit enseignants jettent les premières bases d’un cursus de trois ans qui devrait nouer des liens forts avec son prestigieux colocataire.

L’un était enseignant en lycée à Nîmes, le second doctorant à Angers. Malo Gasquet et Florian Delavernhe n’ont pas hésité longtemps quand ils ont appris qu’un Bachelor universitaire technologique (BUT) Informatique et Gestion (antenne de l’IUT Dijon-Auxerre) allait ouvrir à Nevers à la rentrée 2021 : « Tout est à créer. C’est la raison n°1 de ma venue. Et on sent que tout le monde à Nevers est content qu’il y ait enfin un IUT. L’attente était forte », explique Malo Gasquet, le jeune directeur des études de la nouvelle filière. A ses côtés, l’enseignant-chercheur Florian Delavernhe acquiesce : ❝ On est une petite équipe, avec quatre enseignants permanents et quatre vacataires. La communication est fluide. ❞

Hébergées pour cette année dans une salle du bâtiment principal de l’Institut supérieur de l’automobile et des transports (ISAT), la promotion pionnière de 28 étudiants (voir encadré) et l’équipe pédagogique traverseront la cour, en septembre 2022, pour s’installer dans un bâtiment qui sera rénové grâce au Plan de relance. Cette première année, avant la montée en puissance, donne aux débuts du BUT un cachet particulier : ❝ On connaît bien les étudiants, ils sont en petit groupe, on a une ambiance qu’on ne retrouverait pas dans une grande université ❞, apprécie Malo Gasquet. ❝ J’ai plus l’impression d’être un professeur principal qu’un directeur des études. D’autant plus que les cours sont obligatoires. La formation est bien encadrée. ❞

La prolongation de l’esprit lycée s’accorde plutôt bien à un cursus qui accueille des bacheliers issus pour moitié de série générale et de STI2D (Sciences et techniques de l’industrie et du développement durable) : ❝ Le niveau est hétérogène, mais les élèves se remobilisent très vite. En informatique, il faut être curieux, motivé, chercher à comprendre. C’est pareil qu’en maths. ❞ Le profil des étudiants est assez marqué : beaucoup de garçons, et beaucoup de geeks… Tous sont là pour apprendre le développement d’applications et de logiciels, le cœur d’un cursus qui fait la part belle aux projets tutorés, les situations d’apprentissage et d’études (SAE).

Quant à la partie gestion de l’intitulé, elle renvoie à l’ambition de certains étudiants imprégnés des mythologies des « self-made-(super)men » Steve Jobs ou Mark Zuckerberg :  ❝ L’objectif est qu’ils aient tous les outils pour créer leur entreprise. ❞ Analystes développeurs, spécialistes de la conception, de l’implémentation, chefs de projet, adeptes du free-lance… les débouchés ne manquent pas pour les futurs diplômés du BUT, qui peuvent aussi muscler leur bac + 3 dans une école d’ingénieurs.

Successeur du DUT, le BUT Informatique et Gestion se pose néanmoins comme un atout maître dans l’approche du marché du travail, dont les étudiants acquièrent un solide aperçu durant les deux mois de stage en 2^e année et les six en 3^e année. ❝ C’est plus facile de trouver un emploi avec un BUT, plus valorisant. Les compétences acquises sont immédiatement utilisables dans le monde du travail. ❞

Une majorité de Nivernais

Dans la première promotion du BUT, la Nièvre se taille la part du lion avec 15 étudiants sur 28. Le Cher (3) et la Saône-et-Loire (2) sont loin derrière. Le Doubs, la Seine-et-Marne, l’Indre, l’Indre-et-Loire, la Loire, la Haute-Savoie, le Var et l’île de Saint-Martin ont chacun un représentant.

Si la géographie est en mode mosaïque, le vécu en lycée présente un assez large point commun, souligné par Malo Gasquet : « Beaucoup d’étudiants ont suivi l’enseignement Numérique et Sciences informatiques au lycée. Cela les prépare bien à l’entrée dans ce BUT. »

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