FORMATION | Zoom sur l'Ifsi

« Le monde médical s'arrache nos élèves »

Lorsque l’on sait les besoins de Nevers et de la Nièvre en personnel médical, on mesure toute l’importance d’écoles telles que l’IFSI. Installé rue du Donjon sur le site Cobalt, tout près des autres formations paramédicales, l’Institut de formation en soins infirmiers accueille actuellement près de 350 élèves. Un chiffre en hausse. Et Sophie Nourry, sa directrice, a de nombreux projets en tête…

Sophie Nourry,
Directrice de l’IFSI

“ 50 à 75% de nos diplômés restent dans la Nièvre ”

« Si peu de départements ne comptent qu’un seul IFSI, comme c’est le cas dans la Nièvre, nous sommes néanmoins l’un des plus importants de la Région. Suite aux crises sanitaires, le Ségur de la Santé nous a permis d’accueillir de nombreux nouveaux élèves… Du coup, nous sommes presqu’un peu à l’étroit… » Ces mots sont de Sophie Nourry, directrice de l’Institut de formation en soins infirmiers de Nevers. Directrice, ou devrait-on dire directrice des instituts de formation du Groupement hospitalier de territoire (GHT) de la Nièvre, ce qui regroupe l’ISFI de Nevers mais aussi les instituts de formation d’aides-soignants (IFAS) de Nevers, de Cosne-sur-Loire et de Decize.

Rattaché à l’Université de Bourgogne, l’IFSI de Nevers est un établissement extrêmement important pour l’agglomération de Nevers. Deuxième en taille derrière l’ISAT, il regroupe presque 350 élèves. Un effectif en hausse régulière, de 80 à 90 % féminin selon les années. Un effectif également au centre de toutes les attentions tant les besoins du territoire- sont importants dans le domaine de la santé.

« Nous estimons que 50 à 75 % de nos jeunes restent dans les environs de Nevers et de la Nièvre une fois le diplôme en poche, explique Sophie Nourry. Beaucoup seront recrutés par le Centre hospitalier de l’agglomération de Nevers, d’autres iront dans les établissements du GHT, d’autres rejoindront le secteur privé… Une chose est claire : le monde médical se les arrache ! De quoi envisager des carrières intéressantes, avec des perspectives d’évolution. »

LES DIX COMPÉTENCES DU MÉTIER D’INFIRMIER

• Évaluer une situation clinique et établir un diagnostic dans le domaine des soins infirmiers
• Concevoir et conduire un projet de soins infirmiers
• Accompagner une personne dans la réalisation de ses soins quotidiens
• Mettre en oeuvre des actions à visée diagnostique et thérapeutique
• Initier et mettre en oeuvre des soins éducatifs et préventifs
• Communiquer et conduire une relation dans un contexte de soins
• Analyser la qualité des soins et améliorer sa pratique professionnelle
• Rechercher et traiter des données professionnelles et scientifiques
• Organiser et coordonner des interventions soignantes
• Informer et former des professionnels et des personnes en formation

L’IFAS : DOUZE MOIS POUR DEVENIR AIDE-SOIGNANT

Aux côtés de l’IFSI se trouve aussi l’IFAS, qui forme les aides-soignants. Le site de Nevers regroupe environ 60 personnes en formation. Un public très varié, puisque l’IFAS va accueillir tout autant les jeunes bacheliers que les non bacheliers et les jeunes comme les moins jeunes. Ce parcours qui dure un an, permet à des personnes qui n’avaient pas fait d’études d’accéder à une formation qualifiante ou à d’autres, plus diplômées, de redonner un sens à leur parcours, en se tournant vers un métier très proche de l’humain. C’est une vraie manière d’intégrer un public sans emploi. »

UNE FORMATION ACCESSIBLE VIA PARCOURSUP, OU EN RECONVERSION

Pour devenir infirmier ou infirmière, il faut se former trois années à l’IFSI. L’établissement est accessible de plusieurs manières. Tout d’abord via Parcoursup pour les jeunes bacheliers généraux, technologiques et professionnels mais aussi les étudiants en réorientation. Ensuite par le biais d’admissions spécifiques, dédiées aux adultes en reconversion. « Par ce biais, nous pouvons accueillir des publics très variés. À savoir des aides-soignants, mais aussi des personnes d’horizons tout à fait différents. » De quoi faire de l’IFSI un établissement aux promotions très éclectiques où vont se côtoyer des jeunes élèves de 18 ans mais aussi d’anciens coiffeurs, des enseignants ou encore des personnes au foyer en recherche d’une nouvelle trajectoire professionnelle. « Je peux aussi recevoir des étudiants issus d’une licence 1 en Sciences pour la santé, ou des jeunes venant de médecine. »

Aux programmes de ces élèves : 2100 heures de formation théorique et 2100 heures de stages. En d’autres termes, un emploi du temps bien rempli et une formation au cours de laquelle l’aspect pratique sera de plus en plus présent au fil des semestres. « Au premier semestre par exemple, les étudiants suivent essentiellement des enseignements théoriques, même s’il y a déjà cinq semaines de stage, reprend Sophie Nourry. En fin de parcours, ce sera l’inverse. » Objectif final : acquérir les dix grandes « compétences » qui permettront ensuite de décrocher le Diplôme d’État d’infirmier ou DEI (voir encadré).

PROCHAIN DÉFI DE L’IFSI : ACCUEILLIR DE NOUVELLES FORMATIONS… ET POUSSER LES MURS…

Aujourd’hui, l’un des principaux défis de Sophie Nourry est d’accueillir un effectif grandissant dans des locaux qui commencent à devenir un peu étroits. « Quand on accueille 130 étudiants en 1re année alors que le principal amphi ne fait que 125 places, un problème se pose. Idem pour les salles de TD et de TP, qui bientôt ne seront plus en nombre suffisant. » En attendant de trouver une solution à ces questions, la directrice réfléchit aussi à de nouveaux projets. À moyen terme, de nouvelles formations pourrait ainsi être lancées à destination des infirmiers et infirmières anesthésistes ou encore en direction du bloc opératoire. Autre idée, lancer une formation d’ambulancier… On l’a dit, les besoins sont très importants dans la Nièvre et ces professionnels de santé trouveront toujours ensuite leur place sur le territoire…

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