DOSSIER
L’alternance : un dispositif en pleine expansion« LA PAROLE AUX ENTREPRISES… »
ÉLISABETH GRENIN, SECRÉTAIRE DE LA CCI DE LANIÈVRE, PRÉSIDENTE DU MEDEF 58
« La CCI a beaucoup incité les entreprises à découvrir et redécouvrir l’alternance. Il s’agit en effet d’un dispositif idéal pour les étudiants. Et les aides mises en place ont largement levé l’obstacle financier que ces contrats pouvaient représenter. Car si un jeune n’est pas forcément « rentable » pour l’employeur dès son arrivée, ses compétences vont rapidement progresser pour peu qu’il fasse preuve de motivation. Au terme de leur alternance, 90% des jeunes trouvent un emploi dans les 6 mois. Soit au sein de leur entreprise d’accueil, soit au sein d’une autre entreprise. »
VIRGINIE BONNIN, RESPONSABLE DÉVELOPPEMENT RH ET FORMATION AU CRÉDIT AGRICOLE CENTRE LOIRE
« Le Crédit Agricole Centre Loire qui représente environ 2 000 collaborateurs comptait l’an dernier 132 alternants dans ses rangs ! C’est dire l’intérêt que cette formule représente pour nous. Ce faisant, nous favorisons l’insertion professionnelle des jeunes en leur proposant un temps d’adaptation à l’entreprise. Nous recrutons nos alternants sur des fonctions commerciales et de conseil, mais nous avons aussi d’importants besoins en informatique, en RH ou encore en marketing. Bien entendu, nous ne nous
attendons pas à ce qu’un étudiant soit parfaitement au point techniquement dès le départ. Sa motivation et sa relation au client seront en revanche essentielles. »
LAURA AUTISSIER, ASSISTANTE RH CHEZ CMD GEARS
« L’alternance, c’est pour un jeune le moyen d’appréhender le monde du travail de manière progressive, sous l’œil d’un tuteur qui va, au sein de l’entreprise, lui faire découvrir un nouvel environnement tout en lui transmettant son savoirfaire, son expérience et son envie de bien faire. Pour moi, il est primordial d’avoir envie d’apprendre. Loin de restreindre nos alternants à un strict rôle d’observation, nous voulons les faire participer à de vrais projets responsabilisants. Il s’agit de les investir
véritablement au cœur de notre société. »
ANTONIN CATHERINE DIT CARIOT, RESPONSABLE COMMERCIAL ET MARKETING DE KEOLIS NEVERS
« L’apprentissage cumule les avantages. Il nous permet notamment d’identifier les jeunes talents que nous pourrions recruter en local et d’accueillir un regard neuf au sein de l’entreprise. Au cœur de notre espace Taneo, dans le centre-ville de Nevers, les alternants vont assurer essentiellement des missions de vente et d’information mais nous leur confions aussi des missions commerciales et de communication plus ponctuelles. Ce qui va m’intéresser chez un candidat à l’alternance, c’est sa motivation. Montrer que l’on connait déjà l’entreprise où l’on postule est également important. »
MÉLANIE GARREAU ET SARAH CABANETOS, RESPONSABLE RH ET HUMAN RESSOURCES BUSINESS PARTNER DE FAURECIA
« Aujourd’hui, l’alternance est une composante essentielle de nos processus de recrutement. Depuis trois ans, nous accueillons ainsi une moyenne de 10 alternants par an pour un effectif global de 130 personnes. Nous pourrons par la suite conserver ces
jeunes dans nos effectifs et leur proposer des carrières dans la Nièvre mais aussi à travers tout le groupe Faurecia. Les postes ouverts concernent la production, les méthodes, la maintenance informatique ou encore les RH pour les BTS, mais d’autres fonctions, par exemple dans l’industrialisation, rechercheront plutôt des compétences de type master 1 et 2, ou ingénieur.
« Après un premier parcours en STAPS, je me suis intéressée au BTS NDRC du CSND pour le côté ouvert de cette formation, qui mêle méthodes de vente, négociation et digital. J’ai opté pour une formule en apprentissage pour intégrer tout de suite le monde du travail et gagner rapidement en maturité. Sans oublier bien sûr de gagner un peu d’argent. Aujourd’hui, j’assiste au processus de vente de véhicules, je vais aussi participer à la gestion du logiciel interne, je gère la publication d’annonces en véhicules d’occasion, je fais aussi de la découverte clients. Le plus important à mes yeux, c’est de pouvoir ainsi aborder en conditions réelles des notions que je vois en cours. »
« Après un bac L et une L1 Histoire, j’ai fait beaucoup d’intérim. En reprenant mes études, j’ai opté pour un BTS ATI en apprentissage. Je ne me voyais pas en effet retourner à 100% à l’école. Et je savais que l’alternance me permettrait de trouver plus facilement un emploi par la suite. J’alterne deux semaines de cours et deux semaines en entreprise, et je confirme qu’il faut vraiment s’accrocher. Devoir par exemple réviser ses cours le soir en rentrant de l’entreprise n’est pas toujours facile. J’ai été engagée au sein du Technicentre SNCF dans une équipe dédiée aux essais électriques. Recrutée en tant qu’assistante, j’ai participé avec mon manager à diverses réunions financières et de gestion de l’équipe au quotidien. Aujourd’hui en 2e année, je suis beaucoup
plus autonome. »
« Après de premières études déjà en apprentissage dans la vente puis la banque, j’ai rejoint l’an dernier le master Entrepreneuriat de projets numériques et stratégie digitale de DIGISUP.
L’alternance me permet de me confronter au concret. Aujourd’hui, je fais du community management et j’assure aussi un certain nombre de missions e-commerce sur deux de nos marques. J’interviens d’autre part beaucoup sur le back-office de nos sites Web. Si j’avais un conseil à donner aux étudiants, ce serait de bien choisir leur entreprise d’accueil. Pour réussir, il faut en effet être bien accompagné, ce qui passe par un bon maître de stage. Si on est bien encadré, aucune raison que cela ne fonctionne pas. »
« J’ai choisi l’alternance pour la crédibilité qu’une expérience professionnelle pourrait apporter à mon CV. Sous la responsabilité d’un administrateur, ma mission est de maintenir la base de données de Qualicontact. Je travaille aussi au développement de logiciels internes. C’est très valorisant puisque je participe ainsi concrètement au développement de cette entreprise. J’ai choisi d’effectuer mon alternance en région parisienne puisqu’il s’agit de ma région d’origine. Travaillant sur un rythme de deux semaines en entreprise puis deux semaines de cours, il m’est possible de gérer mes déplacements de manière assez facile, même si mon entreprise est située un peu loin de cs2i. Et ce que je gagne en alternance me permet de faire face aux frais supplémentaires. »